Lisez la suite si vous voulez une formule pour trancher entre plusieurs opportunités professionnelles, savoir si vous devez rester dans votre poste actuel… ou créer votre boîte.
Qu’est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez petit ? Travailler pour Evil Corp ?
Probablement pas.
Que faites-vous aujourd’hui ? Il y a pourtant de fortes chances pour que vous soyez salarié.
Et il y a de fortes chances pour que vous ne soyez pas totalement satisfait de votre situation. Boîte trop grosse ? Pas d’impact sur la stratégie ? Pas de vision claire ? Tâches répétitives ? Manque de sens ? Travail détaché de toute réalité tangible ?
Les raisons ne manquent pas.
Si vous êtes freelance, même combat : trop de travail mal payé, dépendance envers vos clients, pas assez de temps libre, etc.
(Note : si vous estimez avoir le job idéal, tant mieux pour vous ! Dans ce cas, économisez votre temps : vous pouvez passer votre chemin, cet article ne vous intéressera pas…)
La réalité, c’est que les carrières ne sont plus linéaires
Un actif aujourd’hui fera plusieurs métiers au cours de sa vie. De plus en plus de salariés sautent le pas et créent une entreprise ou deviennent freelance (parfois en parallèle de leur job salarié). Et un freelance doit en permanence apprendre, se perfectionner et questionner son modèle d’affaires.
Mais remettre en question le statu quo, changer de trajectoire en cours de route, quitter son entreprise ou créer une activité peut avoir des effets à long terme et présenter des risques pour votre famille, votre style de vie… et votre bien-être personnel – parce que faire 8 à 10 heures par jour des choses qui vous déplaisent n’est pas forcément la situation idéale !
D’où la question du choix. Comment sélectionner les opportunités ? Comment bien choisir et être sûr de ce choix ?
Ah, si seulement il y avait une méthode objective et fiable !
Breaking news !
Un américain du nom de Brett Nelson a pondu une équation mathématique pour ça (Brett Nelson est un ancien ingénieur et ancien rédacteur en chef du magazine Forbes).
Bon, OK… cette équation n’est pas 100 % rigoureuse scientifiquement, donc il faut encore faire fonctionner votre sens critique. Mais c’est une bonne base pour évaluer vos chances de vous épanouir dans un job.
Concrètement, l’équation permet de calculer ce que Brett Nelson appelle le Confidence Factor, autrement dit le Coefficient de Confiance.
L’équation prend en compte tout un tas de variables (salaire, satisfaction, perspectives d’évolution, etc.) auxquelles vous devez attribuer une note entre 0 et 100. Une note de 100 reflète une totale satisfaction et une note de 0… l’inverse !
Il n’y a pas de mauvaise réponse, c’est complètement subjectif. Par exemple le salaire peut être un élément très important pour vous… et pas du tout pour votre voisin. Si le job est mal payé vous donnerez donc sans doute une mauvaise note à ce critère (disons 20/100), alors que votre voisin donnera une note moyenne (disons 60/100).
Bref, vos réponses doivent refléter votre ressenti par rapport à vos valeurs et à ce qui compte pour vous.
Les 10 critères pour évaluer un job
(Note : vous trouverez en fin d’article un lien pour télécharger un fichier Excel vous permettant de calculer votre Confidence Factor).
1/ Le salaire : la rémunération est-elle suffisante pour financer votre style de vie ?
Pour répondre à cette question, vous devez d’abord faire un petit travail d’analyse et d’introspection. De combien avez-vous vraiment besoin pour vivre ? De quel niveau d’épargne avez-vous besoin pour vous sentir en sécurité financièrement ? Quel sont vos projets d’avenir et à quel style de vie aspirez-vous dans les années qui viennent ?
Par exemple si vous avez envie de visiter tous les pays du monde au cours des 20 prochaines années (c’est un beau projet ça, non ?), essayez de chiffrer le coût total du projet et divisez par 20. Cela vous donnera le montant moyen par an dont vous avez besoin. Comparez ensuite au salaire annuel du job.
C’est une approche, il peut y en avoir d’autres. A vous d’évaluer si le salaire est un élément important pour vous et si la rémunération vous convient. Si c’est le cas notez au-dessus de 50, sinon en dessous !
2/ La satisfaction : job alimentaire ou job passion ?
La question de la satisfaction se pose aussi bien pour sonder votre job actuel que pour évaluer une opportunité professionnelle. Pour quelle raison faites-vous ou voulez-vous ce job ?
Soyez honnête.
Est-ce pour payer les factures ?
Est-ce juste parce que c’est ce que vous savez le faire ?
Ou est-ce parce qu’il vous passionne ?
Si c’est juste pour payer les factures, c’est ce qu’on appelle un job alimentaire et il y a fort à parier que votre niveau de satisfaction soit assez bas…
Si c’est simplement parce que vous avez les compétences, c’est le signe que vous cherchez à rester dans votre zone de confort. Il n’y a rien de mal à ça, mais vous savez ce qu’on dit : rien d’extraordinaire ne se passe dans la zone de confort…
Pour avoir un job vraiment épanouissant, la clé est d’aligner passions, compétences et revenus.
3/ Les perspectives : quels sont vos objectifs ?
Réfléchissez un instant. Quels sont vos objectifs professionnels ? (les vôtres, hein… pas ceux de votre chef, de vos amis ou de vos parents !)
Quels sont vos objectifs dans les autres sphères de la vie (couple, famille, finances, apprentissages, loisirs, etc.) ?
Où est-ce que vous voulez être dans 1 an, dans 5 ans, dans 10 ans, dans 20 ans ?
Quel que soit le niveau d’attrait à court terme de votre poste ou de votre dernière opportunité professionnelle, demandez-vous si cela contribue à vous rapprocher de vos objectifs.
4/ L’équilibre vie pro/perso : vous reste-t-il du temps libre ?
Est-ce que le travail vous permet d’avoir suffisamment de temps libre, de voir votre famille et de travailler sur d’autres projets ?
Là encore, répondre à cette question demande de réfléchir à vos attentes et vos besoins. Est-ce que les loisirs et la vie de famille sont importants pour vous ? A quel point ?
Certains s’accomplissent avant tout par leur travail et d’autres à travers les relations. Qu’est-ce qui compte pour vous ?
5/ La culture d’entreprise : êtes-vous raccord ?
Être bien dans une entreprise, c’est aussi se sentir intégrer dans une communauté de pensée.
Est-ce que vous voyez les choses globalement de la même manière que vos collègues et votre hiérarchie ?
Vous n’avez pas forcément besoin d’être d’accord sur tout avec tout le monde. Mais partager les mêmes valeurs permet d’être d’accord sur l’essentiel (par exemple la façon de travailler et les orientations stratégiques).
6/ La santé de l’organisation : en pleine forme ou au bord de la faillite ?
Critère important pour le long terme : la santé de l’entreprise. Autrement dit, est-ce que l’organisation est en bonne santé financière ?
Notez que travailler dans une entreprise en mauvaise santé peut parfaitement vous convenir. Si tel est le cas, n’hésitez pas à mettre une bonne note !
7/ Le lieu de travail : vous convient-il ?
Certaines personnes sont très sensibles à l’environnement de travail… et d’autres pas du tout.
Est-ce que le lieu de travail est agréable ? Avez-vous beaucoup de transport pour y accéder ?
Quelles que soient vos réponses, notez le critère en fonction de votre ressenti. (Avoir 3 heures de métro par jour n’est pas forcément un problème pour vous si vous en profitez pour écouter des podcasts passionnants… !)
8/ Le travail en équipe : seul ou en interaction ?
Est-ce que le job implique de travailler en équipe ou plutôt seul ?
Si vous êtes plutôt du genre loup solitaire et que le travail demande de travailler en équipe, cela risque d’être compliqué pour vous…
A nouveau, il n’y a pas de mauvaise réponse. Réfléchissez à ce qui vous convient et donner une note entre 0 et 100.
9/ La variété du travail : une ou plusieurs casquettes ?
Est-ce que le travail implique de faire toujours le même type de tâche (par exemple compter des sous) ou bien d’avoir une multitude d’activités (par exemple s’occuper de développer une entreprise) ?
10/ La nature des interactions : internes ou externes ?
Êtes-vous en relation avec d’autres entreprises, des clients ou du public… ou bien seulement vos collègues ?
Certaines personnes aiment travailler seules ou uniquement avec des gens qu’elles connaissent de longue date. D’autres au contraire ont besoin de nouvelles interactions, de sortir le nez de leur bureau et d’aller à la rencontre des clients, des partenaires ou des fournisseurs.
Qu’en est-il pour vous ?
Une fois que vous avez évalué les critères, faites le calcul !
Passons aux choses sérieuses…
Voici la formule :
Confidence Factor = 0,2 x (Salaire) + 0,15 x (Satisfaction) + 0,15 x (Perspectives) + 0,1 x (Équilibre) + 0,1 x (Culture) + 0,1 x (Santé) + 0,05 x (Lieu de travail) + 0,05 x (Travail en équipe) + 0,05 x (Variété) + 0,05 x (Nature des interactions)
(Ça vous paraît compliqué ? Cliquez ici pour télécharger la calculette !)
Comme vous pouvez le constater, chaque paramètre est associé à un poids (0,15 pour le critère « perspectives », 0,05 pour le lieu de travail, etc.). Si vous n’êtes pas d’accord avec ces poids, n’hésitez pas à les adapter pour refléter ce qui compte vraiment pour vous.
Par exemple le travail en équipe a un poids de 0,05 et le salaire un poids de 0,2. Si pour vous le travail est équipe est plus important que le salaire, rien ne vous empêche de passer le poids du travail en équipe à 0,1 et le poids du salaire à 0,15. Le tout est que la somme de tous les poids reste égale à 1.
Analysez votre résultat
Le Confidence Factor est un nombre entre 0 et 100, autrement dit un pourcentage. Plus il est élevé, plus vous vous rapprochez du job idéal.
Comment évaluer votre Confidence Factor ?
Au-dessous de 60 %, réfléchissez bien avant d’accepter une opportunité (et si c’est le Confidence Factor de votre job actuel… il est peut-être temps de le quitter !).
Entre 61 % et 75 %, c’est pas mal mais peut mieux faire. Demandez-vous ce qui pourrait être amélioré… et faites-le (quitte à redéfinir votre poste ou chercher mieux ailleurs).
Au-dessus de 75 %, foncez !
Et si vous atteignez 90 % ou plus… vous pouvez estimer que vous avez le job parfait (félicitations !).
Quel que soit votre niveau de Confidence Factor, souvenez-vous que la clé est de faire ce que vous aimez vraiment !